Adrienne Arth : obscur objet du désir
Les photographies d’Adrienne Arth ont la capacité à émerger de la masse : elles intriguent, déroutent. Elles peuvent sans doute déclencher une réaction presque instinctive de plaisir mais tout autant de recul – entendons réflexion. Elles appellent d’autres images (fixes ou non) qui nourrissent notre imaginaire, mais de loin. Et pour égarer le voyeur la photographe met son propre corps à contribution pour brouiller les cartes du tendre.
Elle sait que le nu convoque des lieux communs. Mais Adrienne Arth reprend les images flottantes pour constituer d’autres « clichés » plus intelligents, perfides, là même où l’artiste peut se sentir elle-même « cliché’ parmi les autres dans le monde qui l’entoure. Sous l’aspect globalement lisse et séduisant de ses photographies aux poses presque (le presque est important) surjouées jaillissent souvent des détails, auxquels nous ne prenons pas garde mais qui transforment complètement notre perception de la photographie.
Si bien que l’appareil photo devient une arme – apparemment inoffensive – mais qui entretient des connivences avec l’arme à feu. Mais elle ne tue pas : elle fait l’inverse : elle opère des ouvertures. Et les métaphores du montage n’ont rien de sinistres : ce sont des « glissements progressifs du plaisir » vers des clins d’oeil. En des « comédies » optiques même si l’image fonctionne encore tel un jeu de miroirs ces montages photographiques révèlent les mécanismes à l’œuvre dans l’imaginaire souvent et inexorablement envisagés sur fond d’images toutes faites. En reflétant ainsi les a priori qui viennent fausser nos représentations au point de nous faire « prendre des vessies pour des lanternes », l’artiste apporte la preuve que nous ne percevons que ce que nous sommes intéressés à percevoir en raison de nos croyances et de nos exigences psychologiques. Son théâtre est un fantastique miroir aussi baroque que classique, simple que complexe en ses superpositions.
Elle sait que le nu convoque des lieux communs. Mais Adrienne Arth reprend les images flottantes pour constituer d’autres « clichés » plus intelligents, perfides, là même où l’artiste peut se sentir elle-même « cliché’ parmi les autres dans le monde qui l’entoure. Sous l’aspect globalement lisse et séduisant de ses photographies aux poses presque (le presque est important) surjouées jaillissent souvent des détails, auxquels nous ne prenons pas garde mais qui transforment complètement notre perception de la photographie.
Si bien que l’appareil photo devient une arme – apparemment inoffensive – mais qui entretient des connivences avec l’arme à feu. Mais elle ne tue pas : elle fait l’inverse : elle opère des ouvertures. Et les métaphores du montage n’ont rien de sinistres : ce sont des « glissements progressifs du plaisir » vers des clins d’oeil. En des « comédies » optiques même si l’image fonctionne encore tel un jeu de miroirs ces montages photographiques révèlent les mécanismes à l’œuvre dans l’imaginaire souvent et inexorablement envisagés sur fond d’images toutes faites. En reflétant ainsi les a priori qui viennent fausser nos représentations au point de nous faire « prendre des vessies pour des lanternes », l’artiste apporte la preuve que nous ne percevons que ce que nous sommes intéressés à percevoir en raison de nos croyances et de nos exigences psychologiques. Son théâtre est un fantastique miroir aussi baroque que classique, simple que complexe en ses superpositions.
Jean-Paul Gavard-Perret
Exposition à Corridor Elephant, Paris, Novembre 2017